Les Ateliers

 

 


Les Ateliers 2020

Peter Mettler

Réalisateur et directeur de la photographie de renom, Peter Mettler a profondément influencé l'écriture documentaire des années 2000. Son travail hybride explore les limites de la perception humaine sans scénario préétabli et selon un processus associatif qui déambule aux frontières de l'essai, du documentaire et de la fiction. Le réalisateur donnera une masterclass en ligne dans le cadre de cette rétrospective, la date exacte sera confirmée prochainement.

Né à Toronto en 1958 de parents suisses, Peter Mettler étudie le cinéma au Ryerson Polytechnical Institute, et devient une figure de « la nouvelle vague de l'Ontario » dans les années 1980, en signant un premier long métrage expérimental remarqué, Scissere (1982), et comme directeur de la photographie d'Atom Egoyan, Patricia Rozema et Bruce McDonald, ainsi que Jennifer Baichwal sur Manufactured Landscapes (2006). L'œuvre hybride du cinéaste helvético-canadien explore les limites de la perception humaine sans scénario préétabli et selon un processus associatif qui déambule aux frontières de l'essai, du documentaire et de la fiction. On lui doit une trilogie de travelogues documentaires métaphysiques, composée de Picture of Light (1994), Gambling, Gods and LSD (2002) et The End of Time (2012) et des films hantés par la crise environnementale en cours tels que Petropolis : Aerial Perspectives on the Alberta Tar Sands (2009) et Becoming Animal (2018). Créateur pluridisciplinaire, Peter Mettler mène aussi une activité de VJing en collaboration avec des artistes tels que Fred Frith, Biosphere ou Jeremy Narby et Franz Treichler. En 2016, il a fait don de ses archives personnelles à la Cinémathèque suisse et aux archives du Toronto International Film Festival, la plus importante collection cinématographique du Canada anglophone.

Filmographie
• Becoming Animal, 2018
• Traces du Futur, 2014
• The End of Time, 2012
• Petropolis: Aerial Perspectives on the Alberta Tar Sands, 2009
• Away, 2007
• Gambling, Gods and LSD, 2002
• Balifilm, 1997
• Picture of Light, 1994
• Tectonic Plates, 1992
• The Top of His Head, 1989
• Eastern Avenue, 1985
• Scissere, 1982
• Gregory, 1981
• Lancalot Freely, 1980

Petra Costa

Nommée cette année aux Oscars dans la catégorie meilleur film documentaire pour The Edge of Democracy, Petra Costa sera à Visions du Réel pour présenter son travail de réalisatrice et de productrice lors de la première rétrospective consacrée à son œuvre. Dans le cadre de cet Atelier dont la HEAD – Genève est partenaire, elle donnera également une Masterclass lors de laquelle le public aura l’occasion d’échanger avec elle.
La cinéaste brésilienne s’inspire de son vécu personnel pour évoquer les déchirures et les contradictions d’un pays à l’actualité mouvementée. Tandis que Petra Costa est publiquement attaquée par le président brésilien Jair Bolsonaro pour avoir critiqué son gouvernement, le Festival est heureux d’accueillir une femme engagée pour la démocratie et la liberté d’expression.

Dans le travail de Petra Costa, le personnel et le politique sont inextricablement liés. Son dernier film, The Edge of Democracy (2019, produit par Netflix et nommé aux Oscars), constitue l’ultime volet d’une trilogie dans laquelle le parcours de la réalisatrice se confronte à l’histoire mouvementée de son pays, le Brésil. Son premier court métrage, Undertow Eyes, explore les souvenirs et les histoires de ses grands-parents, dans un conte personnel et existentiel sur l’amour et la mort. Projeté au MoMA en 2010, il a remporté le prix du meilleur court métrage au Festival international du film de Rio de Janeiro, au Festival international de documentaire de Londres ainsi qu’au Festival international Cine Las Americas (Austin, USA). Elena, son premier long métrage, a été le documentaire le plus regardé au Brésil en 2013. Création hybride entre documentaire, journal intime et rêverie fiévreuse, ce film a été salué par la critique du monde entier. Il a entre autres reçu le prix du meilleur film au festival du film de La Havane (2013) et a été nominé pour meilleure photographie aux Cinema Eye Honors (2014). En 2015, Petra Costa a co-réalisé avec Lea Glob Olmo et la Mouette, plongée captivante dans les méandres de la pensée d’une jeune actrice lors de sa grossesse, oscillant toujours finement entre les codes de la fiction et du documentaire.

L’Atelier sera également l’occasion de présenter deux films qu’elle a produits avec sa société de production Busca Vida Filmes, Babenco: Tell Me When I Die de Bárbara Paz (primé à la dernière Mostra de Venise), et Ecstasy, de Moara Passoni (première mondiale lors de la prochaine édition du CPH:DOX 2020, Copenhagen International Documentary Film Festival). La réalisatrice a débuté sa formation en théâtre au Brésil à l’âge de 14 ans. Diplômée de l’École des arts dramatiques de l’Université de São Paulo, elle a également étudié l’anthropologie et obtenu un master en psychologie sociale.

Filmographie:
En tant que réalisatrice:

• The Edge of Democracy, 2019
• Olmo and the Seagull, 2015
• Elena, 2012
Olhos de Ressaca, 2009

En tant que productrice:

Babenco: Tell Me When I Die, de Bárbara Paz, 2019
Ecstasy, de Moara Passoni, 2020


Les Ateliers 2019

Tariq Teguia

Les fictions cartographiques de Tariq Teguia: un cinéma politique de la sensation

Né à Alger en 1966, Tariq Teguia a étudié la philosophie et la photographie, avant de se consacrer au cinéma. Entre 1992 et 2002, il réalise quatre courts métrages évoquant l'enfermement d'une jeunesse algérienne piégée dans un territoire en proie à une guerre souterraine sans ligne de front. Remarqué à la Berlinale avec La Clôture (2003), Tariq Teguia se lance dans la réalisation, en dehors des circuits traditionnels de l'industrie du cinéma, d'une trilogie de fictions «cartographiques»: la première erre, comme ses personnages hantés par le désir de fuir vers le Nord, dans une banlieue d'Alger en construction (Rome plutôt que vous, 2006, Orrizonti Festival, Mostra de Venise), tandis que Inland (2008, également montré à la Mostra), ré-ancre l'Algérie à son continent et regarde vers le Sud, le cœur du pays, et que Révolution Zendj (2013, grand prix des Entrevues de Belfort), dont le tournage a débuté un peu avant «les printemps arabes», le replace dans un espace plus vaste, le monde méditerranéen, agité par de nouvelles luttes d'émancipation. Considéré comme l'un des cinéastes algériens les plus importants de sa génération, Tariq Teguia saisit des sociétés en construction dans des films puissants, où il tente de fondre «fond et forme, idées et sensations».
En collaboration avec la HEAD – Genève.
La Masterclass sera modérée par Bertrand Bacqué (professeur d’histoire et esthétique du cinéma à la HEAD) et Emmanuel Chicon (membre du Comité de sélection à Visions du Réel).

Martina Parenti et Massimo D’Anolfi

Martina Parenti et Massimo D’Anolfi: architectes de la réalité

Martina Parenti et Massimo D’Anolfi sont davantage qu’un duo de cinéastes d’avant-garde proposant une vision du monde limpide. Ils ont redéfini de manière univoque la notion même de documentaire en menant la nouvelle vague du cinéma italien des années 2000. Parenti et D’Anolfi, couple dans la vie civile également, peuvent se targuer d’une œuvre marquante. Leurs films ont été présentés dans le monde entier dans des festivals tels que La Mostra de Venise et Locarno Festival. Leur approche narrative et leur rapport au montage ont été soulignés dans des films aussi divers que The Castle et Dark Matter. Profondément poétiques mais aussi rigoureusement politiques dans leur philosophie de travail, Parenti et D’Anolfi ont créé des films salués par la critique internationale. Refusant le prêt-à-penser des réponses toutes faites, leur travail interroge notre relation à l’espace et à la société. Avec constance et persévérance, Parenti et D’Anolfi ont réalisé six longs métrages et un court en dix ans, chaque nouveau travail poussant ainsi leurs ambitions vers des territoires inexplorés. Visions du Réel présente la première rétrospective du travail de Martina Parenti et Massimo D’Anolfi. Une opportunité unique de découvrir la beauté et les mystères de films qui ont contribué à repenser la définition même de cinéma du réel.


Les Ateliers 2018

Robert Greene

Robert Greene, la réinvention du documentaire nord-américain

Robert Greene est l’un des réalisateurs les plus marquants et avant-gardistes de la scène émergente aux États-Unis. Son travail a redéfini les frontières du documentaire traditionnel, défiant les notions de réalité et de fiction. Ses films ont été présentés et primés dans des festivals du monde entier (Berlinale, Sundance, etc.). C’est notamment à Visions du Réel qu’avec son étonnant Kati With an I (2010) le travail de Robert Greene est reconnu au niveau mondial. Ses oeuvres suivantes confirment un talent en constante croissance, faisant de lui l’un des chroniqueurs les plus précis de l’Amérique d’aujourd’hui. Egalement monteur professionnel, il a notamment collaboré avec Alex Ross Perry (Listen Up Philip, Queen of the Earth, Golden Exits). Doté d’un flair cinématographique hors pair et de références cinéphiles précises lui servant à construire ses projets et films, le réalisateur propose une œuvre cohérente qui embrasse les contradictions et mythologies américaines. Originaire de Charlotte, en Caroline du Nord, Robert Greene enseigne et est aussi reconnu comme écrivain et critique influent.

L’Atelier à Visions du Réel cette année est la toute première rétrospective intégrale qui lui est dédiée, et offre ainsi aux étudiants, cinéphiles et au grand public l’opportunité unique de se confronter aux films les plus innovants produit aux États-Unis depuis une dizaine d’années. La Masterclass de Robert Greene aura lieu le mercredi 18 avril 2018 à 10:00.

Filmographie
 Bisbee'17 (2017) 130'
 Kate Plays Christine (2016) 112'
 Actress (2014) 86'
 Fake It So Real (2011) 95'
 Goodbye Engineer (2011) 21'
 Kati With an I (2010) 86'
 Owning the Weather (2009) 93'
 Ghost Towns of Arizona (2006) 7'
 Sports (2005) 13'
One Dead in Ohio (2004) 10'
• Six Videos About Tourism (2003) 13'
Ye Are the Light of the World (Don't Stare Into the Sun) (2002) 10'
• Rehobeth Trilogy Part II (2001) 3'

Philip Scheffner

Philip Scheffner ou l'exploration des replis de l'histoire

Né en 1966 à Hombourg, en Sarre, Philip Scheffner vit à Berlin depuis 1986, où il travaille en tant qu’artiste et cinéaste. Voix unique dans le cinéma documentaire contemporain allemand, il interroge, tout au long de son œuvre, la construction des "vérités", qu’elles soient médiatiques (Day of the Sparrow, Havarie), juridiques (Revision), historiques ou anthropologiques (The Halfmoon Files). Partant souvent de faits-divers, son travail prend du recul sur ses sujets pour interroger comment ceux-ci nous sont rapportés. Mais s’il scrute le fonctionnement des instances qui produisent de la vérité, son cinéma est également marqué par une démarche profondément humaine, où les protagonistes sont approchés à hauteur égale, et où le tournage devient l’occasion d’ouvrir un espace d’échange. Philip Scheffner ne cède jamais à la certitude, la mise en doute est le moteur même de ses investigations. Une position non-dogmatique qui est affaire d’éthique, et qui confère à ses films une dimension politique discrète mais incontournable. Ses longs métrages ont été présentés notamment au Forum de la Berlinale, au Festival du Film de Yamagata, ou encore au Museum of the Moving Image de New York.

La Masterclass à Visions du Réel sera donnée en duo avec la réalisatrice et auteure allemande Merle Kröger – avec qui Philip Scheffner a fondé la plateforme de production pong à Berlin. La Masterclass Philip Scheffner et Merle Kröger aura lieu le jeudi 19 avril 2018 à 10:00.

Filmographie
• And-Ek Ghes... (2016) 94', co-réalisé avec Colorado Velcu
• Havarie (2016) 93'
• Revision (2012) 106'
• Day of the Sparrow (2010) 100'
• The Halfmoon Files (2007) 87'
a/c (2003) 42'
Juristic Bodies (1995) 49', co-réalisé avec Jörg Heitmann

En collaboration avec ARTE


Les Ateliers 2017

Gianfranco Rosi: regard sur ce monde en pleine transformation

Gianfranco Rosi est né en 1964 à Asmara (alors en Ethiopie, désormais en Érythrée). Il s'établit en 1985 à New York où il sort diplômé de la New York University Film School. À la suite d'un voyage en Inde, il produit et dirige son premier moyen métrage, Boatman (1993), présenté dans plusieurs festivals internationaux. Le cinéaste remporte en 2008 à la Mostra de Venise les Prix Horizons et Doc/It pour son premier long métrage, Below Sea Level, et le Lion d'or en 2013 pour Sacro GRA. Le film devient ainsi le premier long métrage documentaire à en être le détenteur. Rosi remporte en 2016 l'Ours d'or à la Berlinale et est nominé aux Oscars 2017 ainsi qu'aux César 2017 pour son documentaire Fuocoammare.

Ces nombreux prix sont la confirmation évidente d'un travail qui a su toucher les yeux et le coeur d'un public du monde entier. Un invité de marque fidèle à Visions du Réel: il est venu à Nyon présenter en 2012 Sacro GRA, alors encore en phase de projet, ainsi que ses films El Sicario, Room 164 et Fuocoammare, projetés respectivement en 2011 et 2016. Plus d'informations et films présentés à Visions du Réel 2017 >

Stéphane Breton: l'ethnologue qui (s’)interroge

Stéphane Breton est né en 1959 à Paris. Il vit plusieurs années dans les montagnes de Nouvelle-Guinée pour faire son métier d'ethnologue. Il trouve là-bas des gens pieds nus, armés d'arcs, dont il a appris la langue, l'humour, la cupidité et les disputes. Il en tire un premier film, Eux et moi (2001), dans lequel, observé par ceux qu'il regarde, c'est lui qui endosse le rôle du « bon sauvage » de naguère. Voir et être vu vont devenir le fil conducteur de ses films suivants tournés, à Paris en bas de chez lui (Le monde extérieur, 2007), au Kirghizstan (Un été silencieux, 2005), au Nouveau-Mexique (La maison vide, 2008), ou encore en Russie sibérienne (Quelques jours ensemble, 2012, et Les forêts sombres, 2014).

Le cinéaste français Stéphane Breton jette un pavé dans la marre de l'anthropologie visuelle en 2001, dynamitant la pseudo-neutralité de l'observation ethnographique avec son film Eux et moi, tourné avec les Wodanis de Nouvelle-Guinée. Depuis ce film frondeur, le philosophe de formation n'a eu de cesse d'observer l'expérience propre du temps de celles et ceux qui habitent dans les recoins du monde. Son travail est une réflexion profonde sur l'art de porter un regard sur les autres, et donc sur soi-même. Plus d'informations et films présentés à Visions du Réel 2017 >


Les Ateliers 2016

Dominic Gagnon: le cinéaste du chaos

Réalisateur, artiste d’installation et de performance, Dominic Gagnon travaille à partir d’images issues principalement du web. Collages faits de vidéos insolites et d’images quotidiennes, il dresse par ce biais d’étranges portraits de société. Son travail l’a amené à s’interroger sur les problématiques contemporaines de la violence, de l’économie en déclin, des sans-abris, de l’identité ou encore du sadomasochisme.

Audrius Stonys : le cinéaste de l’invisible

Le travail d’Audrius Stonys prend la forme d’une quête ouvrant sur un imaginaire fait de fragilité et de poésie. Accidents de pellicule, caméra numérique ou 35mm, son travail interroge le geste même de filmer et la question de la représentation. Grand adepte de courts métrage, son cinéma est une prise de parole poétique et sociale passant par l’image.


Les Ateliers 2015

Vincent Dieutre: le cinéaste français de l’autofiction

Fils spirituel de Chantal Akerman, Marguerite Duras, Eustache et Pasolini – ou encore « frère » d'armes de Naomi Kawase ou de Pierre Huygue –, Vincent Dieutre est un cinéaste français de la parole qui creuse l'apparente banalité du visible. Chacune de ses œuvres est le free replay d'un voyage, vécu comme expérience de décentrement et de fragilité créatrice.

Harutyun Khachatryan, le poète nomade du cinéma arménien

Auteur d’une œuvre incontournable et insensible à la différenciation artificielle entre documentaire et fiction, Harutyun Khachatryan a replacé l’Arménie sur la carte de la cinéphilie contemporaine avec une douzaine de films. Avec ses films, il a réussi à renouveler le dialogue entre Histoire et geste cinématographique en inscrivant la diaspora arménienne dans le cadre de la dissolution de l’Union soviétique.Son regard, d’une richesse rare, imagine une nouvelle possibilité d’existence commune, entre tradition et modernité, nostalgie et futur; c’est ce qui fait l’originalité de son œuvre nomade, échappant à toute catégorisation esthétique.


Les Ateliers 2014

Ross McElwee: le personnage derrière la caméra

Ross McElwee est un paradoxe: si ses histoires sont profondément ancrées dans son Amérique natale, sa façon de raconter est à des lieues du cinéma américain classique. Ross McElwee, dont les films sont sélectionnés dans les plus grands festivals (Berlin, Cannes ou encore Venise), propose une nouvelle façon de penser l’acte de filmer: ne visant pas à l’universalité des films hollywoodiens, il assume la subjectivité de son regard, joue avec elle, à tel point que l’homme derrière la caméra devient un personnage à part entière. Connu avant tout pour ses films autobiographiques, il aime à mêler une dimension intime avec l’Histoire.

Pierre-Yves Vandeweerd: le réel sublimé par l’image

Pierre-Yves Vandeweerd s’empare du réel, se l’approprie et le transcende. Connu notamment pour Le Cercle des Noyés (2007) et Territoire Perdu (2011), ce réalisateur belge, anthropologue de formation, se plonge corps et âme dans les histoires qu’il raconte, se laissant porter parfois dans des directions insoupçonnées. Sa démarche commence avant tout par une observation intense, voire une immersion totale dans un univers. Il se poursuit par un travail esthétique fort qui sublime son propos et lui donne du sens au-delà de toute attente.


Les Ateliers 2013

Eyal Sivan
Laïla Pakalnina

Les ateliers 2012

Samir
Arnaud Des Pallières
Kevin Jerôme Everson

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